L’histoire du Parlement européen

A l’origine de la construction européenne, le « Parlement européen » est conçu comme une assemblée consultative, appelée Assemblée commune de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Elle est constituée de parlementaires nationaux.

 

1957 Traité de Rome

L’Assemblée commune de la CECA devient l’Assemblée parlementaire des Communautés européennes avec le Traité de Rome (1957). En 1962, l’Assemblée s’auto-désigne « Parlement ».

 

1958 -1960 Robert Schuman Président de l’Assemblée européenne

Robert Schuman a assumé de 1958 à 1960 les fonctions de président de l’Assemblée européenne.

 

1974 Sommet de Paris

L’histoire politique du Parlement européen commence en 1974, lors du Sommet de Paris : à l’initiative du président français Valéry Giscard d’Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt, il est décidé d’élire le Parlement européen au suffrage universel, ce qui est confirmé dans un acte adopté par le Conseil en 1976. Le Parlement européen devient alors un véritable Parlement, doté de réels pouvoirs.

 

1979 1ère élection au suffrage universel des députés européens

En juin 1979 : pour la première fois, les citoyens des neuf pays membres élisent au suffrage universel direct leurs députés européens.

Depuis 1979, le Parlement a bénéficié d’une légitimité démocratique sur laquelle il a pu s’appuyer pour accroître ses pouvoirs.

 

1986 L’acte unique

L’Acte unique (1986) : introduit la « procédure de collaboration » entre le Parlement européen et le Conseil dans le processus législatif.

 

1992 Traité de Maastricht

Le traité sur l’Union européenne (traité de Maastricht1992) : accomplit un saut qualitatif majeur en introduisant la procédure de codécision qui transforme le Parlement européen en véritable législateur à égalité avec le Conseil dans un certain nombre de domaines alors limités : par exemple, le marché intérieur, la libre circulation, l’éducation.

1997 Traité d’Amsterdam – 2000 Traité de Nice

Les traités d’Amsterdam (1997) et de Nice (2000) conduisent à un accroissement très important des domaines auxquels s’applique la procédure de codécision : le Parlement européen décide à égalité avec le Conseil dans 35 domaines (la politique de santé, la lutte contre la fraude, la formation professionnelle, certains aspects de la politique de l’environnement, etc.).

 

2009 Traité de Lisbonne

Avec le traité de Lisbonne (2009), qui transforme le traité de Rome en traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), le Parlement européen exerce désormais des pouvoirs budgétaire, législatif et de contrôle non-négligeable.

• Le nouveau traité étend la procédure de codécision à 40 nouveaux articles et, notamment, à des domaines aussi sensibles que la politique agricole commune ou les politiques relatives aux contrôles aux frontières, à l’asile et à l’immigration.
• En matière budgétaire, le Parlement européen obtient un droit de décision égal à celui du Conseil et vote sur l’ensemble des dépenses de l’Union.
• Enfin, l’élection du président de la Commission par le Parlement, sur proposition du Conseil européen, devra tenir compte de la majorité sortie des urnes et entérinera les résultats des élections européennes. Le cadre juridique prévu par le traité de Lisbonne sera un élément décisif dans la consolidation du rôle des eurodéputés.

Lors des élections européennes de 2014, les partis politiques ont pris l’initiative de présenter des « Spitzenkandidaten », c’est-à-dire que chaque parti avait la possibilité de présenter un candidat « tête de liste », qui serait ensuite candidat au poste de la présidence de la Commission. Le parti ayant obtenu le plus de voix verrait alors son candidat élu à ce poste. Cette initiative plus favorable au parlementarisme est justifiée par l’article 17 § 7 du traité sur l’Union européenne selon lequel l’élection du président de la Commission doit se faire en « tenant compte des élections au Parlement européen ». En 2014, le Conseil européen a proposé au Parlement d’élire Jean-Claude Juncker, qui était le candidat du Parti populaire européen (PPE), arrivé en tête.

Pour les élections 2019, les dirigeants se sont accordés à dire que le Conseil européen ne pouvait garantir par avance l’automaticité de cette procédure. Le Parti populaire européen arriva en tête de l’élection suivi du Parti socialiste européen. Cependant, aucun des deux Spitzenkandidaten de ces partis – Manfred Weber pour le PPE et Frans Timmermans pour le PSE – n’obtinrent une majorité au Conseil européen en leur faveur. Finalement, Ursula Von der Leyen, issue du PPE, fut proposée comme présidente de la Commission par le Conseil européen au bout de trois jours de négociations entre dirigeants, et elle fut élue par le Parlement.

Le 31 janvier 2020, la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne entra en vigueur, ce qui bouscula les équilibres internes au Parlement européen. Le nombre de députés passa de 751 à 705 après le départ de 73 membres du Royaume-Uni et la redistribution de 27 sièges entre les Etats membres.

Source : Données réunies et mises en forme par la Fondation Robert Schuman, © FRS

 

Qui était Robert Schuman ?

Le 9 mai 1950, alors ministre français des Affaires étrangères, dans le salon de l’horloge au Quai d’Orsay, il avait prononcé la célèbre déclaration Schuman, au sein de laquelle il définissait la méthode d’intégration communautaire : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble.
Elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait.
 ».
Cette méthode a inspiré de fait l’intégration européenne et a valu à Robert Schuman d’être considéré comme le père de l’Europe.